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Les régions intérieures nues face au Covid-19


Nous ne sommes pas égaux face au Coronavirus. Les habitants des régions intérieures ne sont certes pas laissés pour compte, mais le dépistage, les soins essentiels et la réanimation efficace sont souvent à plus de 100, voire 200 Km des villes de l'intérieur. La pandémie est venue nous rappeler, si besoin est, combien est inégalitaire notre système de santé et quels efforts il faudrait fournir pour simplement tendre vers plus d'équité.Le ministre de la Santé s'est déplacé dimanche dernier à Médenine et à Djerba, très touchés par la pandémie, et a annoncé dans la foulée, la mise en place, avec le soutien de la médecine militaire d'un laboratoire itinérant qui sillonnera les gouvernorats de Kébili, Médenine et Tataouine. Les trois gouvernorats sont très touchés par le Coronavirus qui atteint des proportions alarmantes à Djerba, mais aussi à Kébili et à Tataouine.
La région de Gafsa est de nouveau affectée. Jendouba, épargnée jusqu'ici, a était atteinte par une malade venant de Tunis. A Kairouan, Sidi Bouzid, Kasserine, Siliana, Tozeur, Béja, les malades sont nombreux et les moyens manquent ! Les dépistages se fait à Tunis ou dans les nouveaux laboratoires de Sousse, Monastir ou Sfax depuis peu.
Si la politique de confinement généralisé nous a pour l'instant, épargnée une arrivée en masse des malades dans les hôpitaux, elle nous dévoile bien sûr les défauts de notre carte sanitaire que nous connaissons d'ailleurs. De Bizerte à Tataouine, les gouvernorats de l'intérieur n'ont aucun lit de réanimation dans les normes. Les grands spécialistes en réanimation, en virologie et autres disciplines de pointe sont absents. Les « soldats » en blouses blanches dans nos villes ont été certes au rendez-vous, et par leur travail colossal, ils ont sûrement contribué aux scores plus ou moins acceptables du pays dans cette pandémie. Ainsi notre ratio de positivité au dimanche dernier était-t-il de 6,3% seulement (11238 tests et 707 cas confirmés).
D'une manière générale, les régions de l'intérieur, en dehors du cas de Djerba, sont plutôt épargnées. Les scores le plus élevés chez nous sont plutôt sur la côte. Les spécialistes n'ont pas d'explication nette du phénomène mais l'ouverture sur l'extérieur est un facteur important au mois au début de la pandémie. D'ailleurs le cas du gouvernorat de Kébili est exemplaire dans cette situation. Les 40 cas recensés à Kébili sont à l'origine dus à un ou deux cas venus de l'étranger et qui n'ont pas respecté le confinement volontaire.
La distanciation sociale tant réclamée par les autorités sanitaires et gouvernementales est peut-être plus facile à respecter dans les campagnes à cause de l'éparpillement d'une partie de la population. Cependant, il est faux de dire aujourd'hui que nos régions intérieures sont « la campagne » ! L'urbanisation a fait des progrès depuis l'indépendance et on est plutôt dans le schéma de petites villes qui ont plus de 15 000 d'habitants. La circulation est aussi facilitée et donc le mouvement de la population et partant le risque de contamination. Quand on peine dans certains gouvernorats à trouver une ambulance ou un lit pour un confiné, on comprend ce qu'une carte sanitaire déséquilibrée veut dire !
Cette situation de la carte sanitaire est une priorité dans le cadre l'après -Covid, comme d'autres aspects économiques et sociaux qui sont sur la table du Chef du gouvernement. Mais il est certains aussi que désormais, personne n'a plus le droit d'esquiver une telle question dans l'ordre de priorités !
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