Kébili - A la une

Le Coronavirus nous dévoile chaque jour nos faces cachées


Les multiples réactions négatives que les autorités ne cessent de vilipender par tous les moyens, sont nos réactions. Ce peuple décrié est notre peuple. Ces ministres et ces hauts responsables qui en viennent à pleurer en public sont les nôtres. Le Coronavirus est en passe, chaque jour un peu plus, de nous dévoiler nos faces cachées ! Et ce n'est pas un beau spectacle !Sans tomber dans le « catastrophisme » de certains, il faut bien avouer que certaines réactions de nos compatriotes nous laissent abasourdis ! Des « passeurs » font échapper certains malades de Djerba, par on ne sait quel moyen, contre une somme de 50 dinars. Des hommes et des femmes, atteins de la pandémie et le sachant, continuent à aller travailler, comme si de rien n'était, dans une boulangerie à Laaouina, dans un bureau de poste à Douz, dans une banque ailleurs ! A Kébili, où le nombre de malades a atteint 37 personnes, et ils refusent le confinement sanitaire que l'Etat leur propose dans un hôtel à Monastir !
Et puis il y eu cette mauvaise idée de distribution des aides sociales. Le gouvernement était échaudé par les mouvements de protestations des plus démunis à Mnihla. C'était le signe que les travailleurs journaliers, les petits métiers au jour le jour, les petits artisans qui vivent de la vie des autres et qui du jour au lendemain n'ont plus rien, sont arrivés au bout de leur patience. Il fallait distribuer de l'aide et très vite. Nous avons vu les débordements qu'il y eu. On ne peut pas stigmatiser tout le monde. Il y surement des gens à qui cette aide sociale même minime représente beaucoup. Cependant on aurait pu trouver d'autres moyens de distribution et éviter ainsi les scènes de débordement qu'on a vu dans plusieurs endroits.
Des débordements il y en a tous les jours. Les larmes du ministre de la santé ou la très forte émotion du Dr Nissaf Ben Alaya sont fortement justifiées. Ils savent plus que quiconque d'autre la réelle situation que nous vivons et surtout celle que nous pouvons vivre. L'ennui c'est que chaque jour nous découvrons que nous sommes en majorité incapables d'empathie. Nous croyons au fond de nous-même et à cause peut-être de 60 ans de gap entre le peuple et ses dirigeants que tous ce que les politiques disent est faux ! Nous soupçonnons de faux même les malheurs de nos voisins. Comme nous avons également une fausse idée du bien commun, que nous appelons « beylic », alors nous ne pouvons pas compatir. L'espace commun « citoyen » est extrêmement rétréci dans notre tête et partant, nous considérons les autres au mieux comme des concurrents.
Comment expliquer qu'un délégué, investit du pouvoir de l'Etat ose s'approprier les aides sociales ou ose traficoter les denrées de base de la population. Comment expliquer qu'un énergumène s'enfuit de Djerba, sachant qu'il est infesté du virus et qu'il va le propager à 17 membres de sa famille à la Manouba ! Comment expliquer qu'un médecin revenant d'Italie et sa belle-mère, médecin aussi, organise une nuit de noce dans un village de Kébili et contamine la mariée et une grande partie des invités !
Chaque jour qui passe avec cet affreux virus nous montre nos multiples facettes. Il y en de très bonnes bien sûr, mais il y en aussi qui sont nauséabondes ! C'est peut-être l'occasion d'aller voir les psys !
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