On a beau se fier à «la détermination de la municipalité» et «aux promesses rassurantes sans cesse lancées par son locataire», peine perdue. Le constat, têtu, est des plus amers : la mairie de l'Ariana, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, n'arrive pas, alors là pas du tout, à vaincre le phénomène des étals anarchiques, dont la capacité de résistance et d'endurance demeure à la fois forte et troublante.Forte parce que cela dure depuis voilà des décennies. Troublante, quand on sait que la municipalité a vraiment tout fait : descentes policières les unes aussi musclées que les autres, fermeture de la circulation menant au périmètre abritant ces étals, lancement de procédures de régularisation du commerce parallèle, opérations de saisie des marchandises, communiqués et avertissements à répétition, et que sais-je encore '
Signes' d'abdication '
Pas plus tard que lundi dernier, énième coup de filet policier sanctionné par la saisie de plusieurs charrettes chargées de fruits et légumes. Deux heures plus tard, les' rescapés reviennent vite à la charge, en se réinstallant là où ils étaient. Comme si de rien n'était ! Et la partie entre le chat et la souris de se poursuivre, plus tard, à coups d'opérations de chasse à l'homme dignes d'un film d'action américain. Le manège se répétant tous les jours, certains propriétaires de ces charrettes, pour qui tous les moyens sont bons pour faire de la résistance, ont trouvé la formule idéale : s'installer dans les rues et' ruelles avoisinantes et adjacentes où ils sont rapidement rejoints par une clientèle qui en raffole. C'est la rue Sidi-Jebali, connue pour sa forte activité commerciale, et située à deux pas du marché municipal, c'ur battant de la ville, qui est devenue leur terrain de prédilection. Un terrain qu'on dirait' interdit à la police !
C'est d'autant plus réel que celle-ci ne s'y amène jamais, laissant prospérer le commerce parallèle' «On n'est pas encore sorti de l'auberge», s'indigne un commerçant exerçant légalement à l'intérieur du marché municipal qui s'étonne de «l'incapacité qui perdure de la mairie à éradiquer ce phénomène». Pour notre interlocuteur, visiblement inconsolable, «tant que ces charrettes pullulent à quelques mètres du marché, nous continuerons de manger notre pain noir. Nous qui pourtant payons les impôts et honorons taxes locatives et crédits bancaires. Nous qui faisons nourrir des familles. Nous qui risquerons, de la sorte, de nous retrouver dans la rue, si ce n'est en' prison. Quelle injustice, quelle mascarade !» Entretemps, silence radio à l'Hôtel de ville où, frisant' l'abdication, nul ne sait où s'achèvera le bras de fer'
Posté Le : 24/02/2019
Posté par : infos-tunisie
Source : www.lapresse.tn