Les longues files d'attente, faute d'organisation, minent le moral des adhérents déjà affectés par leur état de santé«Je suis sûre que ma tension est au plus haut et que je suis au bord de la crise cardiaque à chaque fois que je viens pour renouveler ma carte ou pour n'importe quelle opération à faire à ce bureau de la Cnam de l'Ariana». La bonne femme attendait depuis déjà trois-quarts d'heure son tour. Le petit papillon portant le numéro de son rôle indiquait «711». On était au '620 et derrière la moitié des guichets il n'y avait personne.
«Moi, je suis venu demander ce qui est advenu des «tiers payants» alors qu'on négociait avec les médecins et les pharmaciens. J'ai attendu près d'une heure et ils me disent de revenir mardi ou jeudi matin. Pourquoi ne prennent-ils pas l'initiative d'expliquer les décisions prises ' Ils n'ont pas oublié de me remettre un ordre de remboursement de frais pour la Cnam ' Moi je suis prêt à rembourser mais j'ai payé cash mes médicaments. N'ai-je pas le droit de me faire rembourser '».
Le rythme était particulièrement lent en cet après-midi et les sièges réservés aux adhérents étaient presque tous occupés.
Les deux seuls guichets qui tournaient assez vite étaient ceux qui recevaient les dossiers et celui qui fournissait les réponses ou les imprimés à remplir.
Les autres faisaient sans doute leur possible mais paraissaient complètement asphyxiés par le nombre des demandeurs de services et par'l'absence de collègues qui auraient dû les soulager en occupant les guichets fermés.
Fermés pour cause d'absence ' Peut-être, mais étant donné l'importance de ce bureau régional dans une zone à forte densité d'adhérents, il fallait prendre la précaution de renforcer ou de remplacer immédiatement ceux qui seraient pour une raison ou une autre absents. Il est quand même bien curieux que personne ne réagit à la présence de cette foule qui se presse dans un espace assez réduit. Les frictions et les tensions ne manquent pas. A se demander si les responsables des lieux effectuaient de temps à autre une petite visite pour se rendre compte de ce que subissaient des gens qui sont le plus souvent malades ou qui relevaient de maladie.
Et c'est là malheureusement le plus grand problème au sein de ce genre de lieux où les personnes qui y vont sont sûres de passer toute la matinée pour être servies.
C'est que ces services sont rarement «pensés» et «adaptés» pour la mission qu'on leur confie.
Par exemple, pour renouveler une carte de soins, on est obligé d'attendre alors que la mise en place d'un guichet spécialement affecté pour cela aurait épargné bien des tracas, surtout que les renouvellements se font au moins deux fois l'an. Un adhérent venu renouveler sa carte le 19 février 2019 s'est vu octroyer une date limite au' 1er Mai 2019. Il sera dans l'obligation de revenir deux mois plus tard pour subir le même calvaire alors qu'on aurait dû lui fournir une carte ayant une validité qui commencera le jour où on la lui remettra. C'est «l'administrite» qui prend le dessus et qui malheureusement continue à sévir.
Bien sûr, on est tous dans l'attente de cette carte miracle que l'on annonce à cor et à cri mais tout le monde se demande si le miracle aura lieu et si les longues attentes que l'on endure, faute d'organisation, cesseront de miner le moral de ces pauvres adhérents qui en plus de leur état de santé sont dans l'obligation de subir ces interminables files.
De toutes les façons, tant qu'on ne se laissera pas convaincre que le meilleur moyen de servir un adhérent, un client, un patient est bien de commencer par se mettre à sa place, les tentatives que l'on enregistre de temps à autre demeureront vaines.
Les responsables doivent absolument quitter leur bureau et effectuer le même circuit que ces affiliés le plus souvent âgés, fatigués, malades ou en convalescence pour se rendre compte du calvaire qu'ils endurent juste en venant renouveler leur carte ou remettre leur feuille de soins pour se faire rembourser les médicaments prescrits par le médecin traitant.
Tout le reste n'est que littérature !
Posté Le : 27/02/2019
Posté par : infos-tunisie
Source : www.lapresse.tn