Tunis - A la une

L'entreprise autrement: Une onzième année de perdue


Encore une année de perdue dans la vie de notre peuple qui lutte âprement, depuis plus d'un siècle et demi, pour conquérir sa liberté et sa dignité et qui ne cesse depuis des siècles de souffrir des conflits internes avec de très brèves périodes de stabilité et de prospérité.Onze ans après le déclenchement de ce qui a été appelé «la Révolution du 17 décembre 2010-14 janvier 2011», l'écrasante majorité des Tunisiens vivant au pays continue de souffrir, généralement en silence, des effets d'une grave crise politique, sociale, morale et économique, qui semble s'éterniser et qui risque de conduire le pays vers la faillite totale, et continue de rêver de le quitter pour des cieux plus cléments.
Onze longues années au cours desquelles les Tunisiens n'ont pas réussi à résoudre les problèmes hérités de plus d'un demi-siècle de dictature et de pillage des richesses naturelles, humaines et produites, du pays, par des bandes ayant confisqué l'Etat pour servir leurs intérêts personnels et ceux des puissances étrangères qui les soutiennent, y compris le sionisme mondial, ni à résoudre la plupart de ceux qui ont vu le jour depuis 2011. Un régime qui a échoué un peu partout dans tout ce qui a trait au développement, mais a réussi à créer ce que nous avons appelé l'anti-citoyen et à enfoncer le pays dans ce que certains spécialistes ont appelé le mal-développement. Deux facteurs décisifs ayant contribué à sa chute.
Un régime basé sur le culte de la personne, sur un appareil répressif (un parti, la police, l'administration, de pseudo-intellectuels à la solde, les médias, etc.), la corruption et le soutien de certaines puissances étrangères qui, bien sûr, ne pensent qu'à leurs propres intérêts, d'ailleurs pas toujours propres. Onze longues années au cours desquelles la souveraineté du peuple, acquise par le sang et les larmes en octobre 2011, a été mise à la vente aux enchères par des formations politiques au comportement de rapaces et qui n'avaient d'yeux que pour le pouvoir et pour le partage du butin.
Onze longues années qui ont vu les rêves des Tunisiens de pouvoir enfin jouir d'une vie plus décente se briser petit à petit, de telle sorte qu'ils ont commencé, pour bon nombre d'entre eux, de regretter la dictature déchue et de soutenir celle qui pointe depuis le 25 juillet 2021.
Onze longues années au cours desquelles la stabilité politique et sociale est devenue éphémère et la croissance insignifiante et à deux reprises négative (2011 et 2020). Au cours desquelles les Tunisiens ont moins travaillé, mais dépensé plus, les salariés encore moins et l'Etat est devenu plus dispendieux et moins efficace pour devenir lourdement endetté.
Résultat, augmentation vertigineuse de l'endettement des ménages, au grand bonheur des banques, faillites de dizaines de milliers d'entreprises, pertes de centaines de milliers d'emplois, un chômage inquiétant (+18%), une inflation non maîtrisée des balances commerciales nettement déficitaires pour certains secteurs et avec la plupart des pays du monde. Bref, un sombre tableau qui risque fort de faire sombrer la fragile embarcation Tunisie. Autres résultats, la généralisation de la corruption, l'augmentation de l'impunité, la faillite du système de production des compétences, la régression inquiétante de la qualité des services sociaux (Education, Santé, Transports collectifs, Eau et électricité, etc.), la vétusté des infrastructures, la fuite des cerveaux et surtout l'augmentation vertigineuse de la violence, dont des pics liés au terrorisme.
Même les libertés et un meilleur respect des droits de l'Homme, vrais acquis à la suite de la chute du régime dictatorial, ont été malmenés. La multiplication des médias (institutions et issus des réseaux sociaux) au financement douteux et à la solde de lobbies obscurs, a ainsi participé à abrutir les Tunisiens. Aujourd'hui, et après cinq mois d'un dense flou imposé par le sommet de l'Etat, le peuple est encore plus désorienté, plus inquiet, plus dégoûté et les conflits entre franges de la société encore plus profonds. L'année qui pointe s'annonce donc à hauts risques.
Premier perdant, l'économie du pays qui va continuer de souffrir à cause de l'Etat d'exception dans lequel baigne le pays et qui risque de se prolonger une année encore. Une perte qui va se répercuter négativement sur l'ensemble du pays et des couches sociales.
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