Tunis - A la une

Hatem Ben Salem : Nous allons avoir un parlement en conflit avec le président de la République !


L'ancien ministre de l'Education, Hatem Ben Salem, a estimé que l'élection d'un nouveau chef de l'Etat devait avoir lieu avant les élections législatives anticipées prévues pour le 17 décembre 2021.Invité le 21 décembre 2021 par Myriam Belkadhi sur les ondes de la radio Shems FM, Hatem Ben Salem a affirmé qu'il était en faveur de l'instauration d'un régime présidentiel.

Au sujet du référendum, Hatem Ben Salem a critiqué la soumission de l'ensemble de la constitution à un tel processus. Il s'est interrogé sur les questions qui seront posées au peuple tunisien. L'ancien ministre a mis en garde contre l'instauration de la gouvernance par les bases.
Il a, aussi, déploré la longue durée d'application du calendrier imposé par le président de la République. Il s'est interrogé sur la réalisation d'un référendum. Il a considéré que la consultation nationale annoncée le 13 décembre 2021 représentait une mesure destinée à l'élite tunisienne.
« Les experts étrangers ont fait pression pour l'instauration d'un système parlementaire. Je m'y étais opposé ! Peut-être qu'il pourra être appliqué dans cent ans mais actuellement nous avons besoin d'un leader et d'un responsable' Le système électoral doit permettre à une majorité de gouverner' L'élection d'élus, en temps de crise économique en 2022, mettra en place un parlement en conflit avec le président de la République. Nous allons subir le même blocage politique ! », a-t-il déclaré.
Hatem Ben Salem a estimé que le flou et l'absence de clarté ont poussé le Tunisien vers le désespoir. Il a insisté sur l'importance d'une approche inclusive. L'ancien ministre a souligné l'impact d'une concorde nationale et critiqué la politique d'exclusion.


Par la suite, il a insisté sur la concrétisation de véritables réformes fiscales afin de lutter contre la corruption. « Une véritable réforme fiscale, telle qu'en Irlande, donnera une visibilité au niveau des responsabilités fiscales des citoyens. En 1990, j'avais proposé la privatisation des services de la douane. Ceci a eu lieu à Singapour. L'ensemble des produits commerciaux doivent être soumis à un système d'appel d'offres », a-t-il expliqué.
Citant l'exemple du Rwanda, Hatem Ben Salem a expliqué qu'il avait été choqué par l'impact du génocide lors de sa visite en 1994. « Je ne m'attendais pas à une relance de l'activité et un redressement de la situation. Bien qu'il soit un dictateur, Paul Kagame avait réussi à imposer l'ordre. Il a mis en place des sanctions considérables pour lutter contre la criminalité et les infractions. Il avait commencé par le code de la route en augmentant les amendes », a-t-il ajouté.
L'ancien ministre a critiqué l'absence de volonté politique pour concrétiser des changements. Il a, également, déploré le manque d'investissements dans les moyens de transport en commun et dans la santé publique. Il a considéré que l'équipe de Bouden était seulement un gouvernement de gestion des affaires courantes. Il a affirmé que le gouvernement n'était pas assez compétent pour gérer la crise actuelle. Il a, également, estimé que l'absence d'objectifs clairs en matière d'économie limite le travail de l'équipe de Bouden.
Hatem Ben Salem a, aussi, appelé à la révision du rôle de l'Institut Tunisien des Etudes Stratégiques. Selon lui, les rapports et les recommandations de l'institut devraient avoir plus d'impact sur les choix stratégiques de l'Etat et de l'administration.
Enfin, Hatem Ben Salem a assuré qu'il ne comptait pas se limiter à un rôle de consultant. « Je suis un homme de terrain et je veux contribuer à l'amélioration de la situation. Néanmoins, je suis contre l'intégration d'un parti politique. J'appelle les hommes de l'Etat à rétablir l'ordre. Chaque ministère doit être doté d'un secrétaire d'Etat âgé de moins de 35 ans », a-t-il déclaré.
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