Tandis que le spectacle ahurissant de l'ARP en ébullition envahit les réseaux sociaux et les télés d'ici et d'ailleurs, des nouveaux textes de lois sont votés et des nouvelles orientations financières sont annoncées dans ce pays qui nous réserve toutes les surprises.En pleine guerre d'accusations réciproques entre les députés d'Ennahdha et du PDL et après l'adoption du projet de loi relatif à l'économie solidaire et sociale, L'ARP a adopté à la majorité des participants au vote (127 députés présents) mardi 21 juillet 2020, le projet de loi sur le financement participatif connu sous son nom en anglais « le Crowdfunding ». Cette loi devra organiser l'activité du financement participatif pour des projets et des entreprises pas toujours acceptés par le système de financement bancaire !
Cette nouvelle voie qui court-circuite le vorace système bancaire et sa bureaucratie crasseuse, nous vient de l'internet et des nouveaux concepts qu'il a permis ou véhiculé. Le Crowdfunding se base sur l'ouverture et la participation de tout un chacun avec ce qu'il peut, à financer des projets et des entreprises que les banques rejettent à défaut de garantie ou de taille ou d'études de marché ! D'ailleurs partout dans le monde ce mode de financement a le vent en poupe et il draine chaque jour davantage de participants. Il englobe les dons, les prêts, les microcrédits et même les apports en nature.
Déjà la loi sur l'économie solidaire et sociale ouvre des nouvelles perspectives que nous avons malheureusement mis longtemps, trop longtemps, à ouvrir à notre jeunesse et à notre société civile. Il a fallu des batailles et des exemples comme celui de la palmeraie de Jemna (gouvernorat de Kébili) pour faire bouger les choses.
Dans notre pays ou les secteurs traditionnels sont en difficultés, et ou le secteur bancaire est trop frileux pour risquer ses sous dans les projets innovants, des milliers des jeunes, avec de milliers d'idées innovantes sont largués. Pourtant, des nouvelles voies sont explorées partout dans le monde et une vraie chasse aux idées et aux startups innovantes est lancée ! Il fallait vraiment s'y mettre !
Par ailleurs, le ministre des finances a annoncé en début de semaine une batterie de mesures pour booster l'économie très en difficultés dans tous les secteurs. Une des ces mesures constituera, si elle se concrétise, une vraie révolution fiscale dans le pays. Elle concerne l'abandon en 2021 du système d'impôts forfaitaires qui a été décrié par tous les spécialistes et qui a représenté depuis des décennies un vrai boulevard à la fraude fiscale et à la corruption.
Ce système, inventé au début de l'indépendance, visait à encourager certaines catégories de métiers et de services dans leur installation à une époque où les investissements faisaient défaut. Le système s'est perpétué bien que les bénéficiaires ne soient plus toujours dans le besoin. On trouve parmi les assujettis au régime forfaitaire des salons de thé, des cafés, des restaurants, et des sociétés de services qui brassent de millions de dinars et qui payent des miettes au fisc tout en bénéficiant des infrastructures publiques au niveau professionnel et même personnel.
Ce n'est certes pas la panacée et il nous reste beaucoup à faire pour reformer notre système fiscal très inégalitaire et inefficace, mais c'est un pas énorme et surtout une petite révolution conceptuelle que nous n'avons pas osée effectuer depuis longtemps.
A.L.B.M.
Posté Le : 29/07/2020
Posté par : infos-tunisie
Source : www.letemps.com.tn