
Cela ouvre des perspectives et décrispe bien des appréhensions.«C'est une production entre ma société et la télévision omanaise, dit Jassem El Battachi, le producteur omanais de ce feuilleton. Il y a une partie qui a été tournée à Mascate et la deuxième partie nous avons choisi de la tourner en Tunisie. Nous venons de terminer le tournage de cette partie et nous sommes au stade du montage. Le montage de la partie tunisienne sera réalisé en Tunisie. Un tournage qui a duré plus d'une semaine dans la région de Béni Metir dans le Nord-Ouest».Le producteur Jassem El Battachi avait prévu de tourner dans un autre pays arabe au début, mais il a changé d'avis pour déplacer le tournage en Tunisie : «Nous avons choisi la Tunisie parce que c'est une région qui possède un décor naturel encore inconnu par notre public», poursuit le producteur omanais. «Je n'ai pu m'empêcher de succomber au charme de la localité de Béni Metir. C'est aussi une région qui offre un contraste extraordinaire avec ce qui été tourné à Mascate. Je dois aussi reconnaître que ce qui m'a aussi convaincu c'est la qualité et le professionnalisme des acteurs tunisiens», ajoute-t-il. Et il continue : «Il s'agit de 30 épisodes tournés dans nos deux pays, et la présence tunisienne sera assurée dans chacun d'entre eux. C'était pour moi une expérience extraordinaire qui a créé, pour la première fois, cette collaboration télévisuelle entre le Sultanat d'Oman et la Tunisie ».Le sujet du feuilleton est une histoire d'amour entre un étudiant du Sultanat et une jeune Tunisienne. Dans le casting, on retrouve Amel Alouane, Nebil Mihoub, Marouane El Ariane et Iheb Helmi. Le feuilleton en question, qui porte le titre de Inkissar Essamt, sera diffusé par la télévision omanaise durant le mois de Ramadan.Côté tunisien, c'est le réalisateur et producteur Anis Lassoued (Lumière Production) qui a assuré la production exécutive en Tunisie, ainsi que la coréalisation de la partie tunisienne. «Ce n'était pas facile d'attirer des producteurs de feuilletons des pays du Golfe en Tunisie, surtout vu les difficultés que rencontre actuellement notre pays», dit Anis Lassoued.Ce n'est un secret pour personne, la plupart des producteurs ont une appréhension certaine de venir tourner en Tunisie. Mais cette collaboration est le fruit d'un travail en amont de plus de six mois. Et il s'agit là, de la première 'uvre de fiction des pays du Golfe qui se tourne sous nos cieux. «J'ai choisi des techniciens et des comédiens qui ont assez de souplesse pour s'adapter à la manière de travailler de nos invités, et c'était une vraie réussite». Concernant le barrage de la langue, Anis Lassoued nous répond : «Pour que notre dialecte soit compréhensible par le public de la télévision omanaise, nous avons travaillé sur le choix des mots et la rythmique des phrases. Cela pourrait créer un nouveau public pour des productions communes. C'est aussi une occasion pour permettre à nos talentueux comédiens de se classer parmi les têtes d'affiche arabes».En effet, derrière cette première expérience se profilent un possible avenir et un possible marché de production télévisuelle avec les pays du Golfe. D'ailleurs, quelques extraits de ce feuilleton nous ont montré que c'est un langage qui peut passer aussi bien sur une télévision d'un pays du Golfe que sur la télévision tunisienne. Le public de la télévision tunisienne serait aussi consommateur de ce genre de feuilleton.Anis Lassoued le confirme d'ailleurs : «Nous sommes en train de travailler sur des projets communs, dont un feuilleton historique qui sera tourné en Tunisie. Nous avons les studios, les décors, les techniciens, les réalisateurs et de l'expérience. C'est une occasion pour ouvrir un nouveau marché où la télévision tunisienne peut coproduire avec les pays du Golfe. De cette manière, on peut sortir de la crise du feuilleton tunisien qui n'arrive pas à s'exporter».
Posté Le : 26/04/2015
Posté par : infos-tunisie
Source : www.lapresse.tn