En se promenant il y a quelques jours, ou même, aujourd'hui, et nous parions que çà sera le cas dans quelques jours ou quelques mois, force nous est de constater que la « pseudo » campagne de démolition des installations anarchiques du côté de la Cité Ennasr, et notamment le long de l'avenue Hedi Nouira, n'aura été que de la poudre aux yeux. Histoire de faire taire les langues qui prétendaient que les autorités régionales de l'Ariana n'arrivaient pas à faire prévaloir la suprématie de la loi sur le territoire qu'elles administrent. Il faut dire, aussi que le gouverneur de Tunis, Amor Mansour, avec ses trépidations, son hyperactivité et, surtout, son efficacité, commençait à trop bien faire et à rendre la vie difficile à ses collègues, qui se distinguent, désormais, à côté de lui, par leur inaction totale, que d'aucuns n'hésitent pas à qualifier de « suspecte ». Et parmi ses collègues les plus importunés par ses actions, il y a, sans aucun doute, celui de l'Ariana, du fait de la proximité immédiate des deux territoires, ce qui rendait les contrastes, encore, plus frappants, mais aussi du fait qu'Amor Mansour occupait il y a quelques mois le poste de gouverneur de l'Ariana et avait préparé tout ce qu'il fallait pour mettre fin aux dépassements des usagers dans la région, et qu'il savait que les dossiers étaient dans un tiroir prêts à l'exécution, mais que rien ne venait. Alors, un certain moment, il était devenu primordial, voire vital, au gouverneur de l'Ariana d'entreprendre « quelque chose », même s'il était impossible à ses services de faire quoi que ce soit devant la « puissance » ou devant « l'amabilité » des contrevenants de l'Avenue Hédi Nouira à Ennasr. Alors l'idée germa dans quelques têtes bien rôdées à ce genre de subterfuges, « Pourquoi ne pas faire semblant et mimer une sorte d'intervention musclée, histoire de museler cette presse devenue par trop insolente, et qui empêche le monde de tourner en rond » ' Et la solution est vite venue à ces esprits. Ils allaient faire une démonstration de force, en s'acharnant avec les gros moyens sur une petite bâtisse érigée sur le trottoir du côté de l'Avenue Hedi Nouira, et de la détruire, devant les caméras de ces sacrés journalistes, histoire de clore le dossier. Sachant que la petite bâtisse en question avait été désertée par son exploitant depuis des mois, et que sa destruction allait lui épargner l'effort de le faire par ses propres moyens. Puis, pour parfaire le scénario, ils ont fait un petit tour des environs, sommant les cafetiers et autres gérants de salons de thé, de baisser les rideaux, en attendant des opérations de destruction qui ne vinrent jamais, et qui ne risquaient pas de venir, rien qu'à voir les superbes voitures rutilantes, à la limite, intimidantes, de ces tenanciers quand ils ont accouru aux nouvelles, et ont dégainé leurs smartphones tout aussi rutilants et ont commencé à passer leurs coups de fil à droite et à gauche pour essayer de comprendre et d'entendre les promesses qui enchantent.Finalement, rien n'a été fait à Ennasr, mais, entretemps, tout le monde est content. Les autorités ont eu droit à leur heure de gloire, les commerçants ont pu sauver leurs meubles, les médias en ont eu plein leurs objectifs. Seuls les riverains, et surtout les femmes et enfants de la cité en sont restés sur leur faim, puisqu'ils ne peuvent, toujours, pas accéder à leur droit d'utiliser les trottoirs ni d'emprunter les galeries, normalement, prévues pour eux et impitoyablement squattées par les commerçants. Mais, les citoyens et leur vie quotidienne, ne sont-ils pas devenus notre dernier souci dans le pays du jasmin '
Posté Le : 17/12/2016
Posté par : infos-tunisie
Source : www.tunisienumerique.com