Création d'un nouveau diplôme: la licence appliquée en sciences de l'éducation et retour des instituts de formation des maîtres (ISFM). Dès janvier 2017, de nouveaux masters professionnels en sciences de l'éducation entreront en vigueur officiellementEn fait, il s'agit d'une nouvelle orientation visant à offrir aux nouveaux bacheliers 2016 de nouvelles filières et de nouvelles opportunités. Parmi celles-ci on mentionne la licence appliquée en sciences de l'éducation qui sera dispensée dans 6 établissements universitaires (Le Kef, Jendouba, Zaghouan, Mahdia, Gabès et Gafsa). On s'attend à accueillir environ 2.550 étudiants en vue de former des professeurs du secondaire.Garantie de l'emploiAinsi, la priorité dans le recrutement par le ministère de l'Education sera accordée aux promotions issues de ces établissements. En d'autres termes, ceux qui achèveront leurs études dans ces nouvelles filières n'auront pas de problème d'emploi : ils seront automatiquement casés. Sauf, bien sûr, s'ils n'en font pas la demande ou changent d'avis.Quant à la formation des instituteurs, le même processus sera adopté avec le retour aux instituts de formation des maîtres (ISFM). Toutefois, il serait bon de savoir que le nombre d'enseignants à recruter est en baisse constante. Des écoles primaires se vident et les « réserves » en personnels sont importantes, notamment avec cette équation de l'intégration des effectifs suppléants et la régularisation de la situation de centaines d'autres cas.A ce sujet, le syndicat de l'enseignement de base déplore que le ministère n'ait pas recours, cette année, à de nouveaux recrutements. En tout état de cause, la démarche adoptée va dans le bon sens, puisqu'elle permettra de ne plus recourir au fameux Capes qui a causé du tort tant à la réputation de notre système éducatif qu'à la qualité des recrutés.Ce dont il faudra tenir compte, dorénavant, c'est le niveau des futures promotions qui sortiront de nos institutions, comme c'était le cas avec le système normalien. On sait que depuis l'Indépendance, la Tunisie avait compté sur des structures appropriées pour former des éducateurs et assurer la relève après le départ des enseignants étrangers (notamment les Français). On cite, à titre d'exemple, les instituts des métiers de l'éducation, l'Ecole normale des professeurs adjoints (Enpa), l'Ecole normale, et l'Ecole normale supérieure (ENS). Cette dernière est toujours connectée au réseau universitaire et permet à ceux qui la fréquentent d'aboutir à l'agrégation.Préparer les élites de demainIl est possible pour les étudiants qui suivent des cycles préparatoires (langues, sciences humaines, langue et littérature) de participer au concours d'admission à l'Ecole normale supérieure ou continuer leur troisième année. Ceux qui seront reçus pourront suivre des études dans de nombreuses spécialités (sciences fondamentales, math, physique et chimie). Les étudiants issus des écoles d'ingénieurs ayant réussi au concours des écoles d'ingénieurs seront soumis à un examen oral. Les intéressés peuvent voir le Guide de l'orientation universitaire 2016 pour se faire une idée plus précise (p.37). Les études à l'ENS durent trois ans et conduisent à un concours d'agrégation. Les lauréats de ce concours peuvent opter pour des études en quatrième année en vue de préparer une thèse de doctorat.L'ENS, qui a une grande réputation depuis des décennies, connaît quelques problèmes qui ne devraient pas avoir de mauvais impact sur la qualité de son enseignement. Cette institution devrait, en effet, rester une des pièces maîtresses du dispositif à construire pour la formation de nos élites et, notamment, nos futurs enseignants aussi bien du supérieur que le reste.Les efforts visant à trouver la meilleure voie pour une nouvelle génération de maîtres et de professeurs doivent mettre à contribution toutes ces institutions. Dans une deuxième phase, il faudra unifier les méthodes et les moyens afin d'assurer à nos élèves et étudiants une nouvelle race d'éducateurs et de formateurs dotés de tous les atouts et capables de s'adapter aux nouvelles données.
Posté Le : 28/07/2016
Posté par : infos-tunisie
Source : www.lapresse.tn