La ligne ferroviaire numéro 13 reliant Sfax, Gafsa et Tozeur revêt une importance primordiale pour la Sncft, fournissant 42% des revenus annuels de la société. Cependant, elle connaît des interruptions à cause des mouvements sociaux et est à l'origine d'une baisse de 40% des revenus de la CPG et accuse des pertes de deux millions de dinars par mois pour la Sncft.Le transport hydraulique de la pulpe de phosphate est une alternative qui pourrait pallier cette sinistrose qui dure depuis 2012.
Le ministère du Transport a annoncé que le trafic des trains transportant le phosphate de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (Sncft) a repris son activité, depuis vendredi soir, 28 octobre 2022, après un arrêt d'environ un mois. Le département du transport a précisé dans un communiqué publié, hier, son engagement d''uvrer pour le maintien de l'activité du transport du phosphate afin de préserver les intérêts économiques de la Tunisie. Le président-directeur général de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (Sncft), Taoufik Boufayed, avait déclaré, le 18 octobre 2022, à l'agence TAP que la poursuite de la fermeture de la ligne ferroviaire 13 dédiée au transport du phosphate à Gafsa occasionne à la société des pertes de deux millions de dinars par mois au titre des salaires du personnel. Et d'ajouter que la fermeture de cette ligne et le recours à la ligne 21 ont entraîné la hausse des coûts et des dépenses pour la compagnie, faisant savoir que la ligne 21 est la plus longue ligne reliant Métlaoui à Gabès. L'acheminement du phosphate sur cette ligne peut durer jusqu'à trois jours (aller et retour) en raison de la dégradation de l'infrastructure, et ce, contrairement à la ligne 13 qui est plus rapide (un jour).
Il est à noter que la Sncft a fait savoir qu'elle a mobilisé un train composé de 20 wagons pour assurer le transport de 1.300 tonnes de phosphate entre Métlaoui et Skhira.
La société avait mis en exergue, dans ce cadre, les efforts fournis par les différentes parties pour garantir la reprise du trafic sur cette ligne considérée comme une artère vitale et stratégique affectant non seulement l'activité de la société et ses revenus, mais aussi l'économie nationale. La production du phosphate commercial de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) a atteint 1,27 million de tonnes durant le premier semestre 2021, contre une prévision initiale de 2,1 millions de tonnes.
Cette baisse de 40% par rapport aux prévisions est due aux différents mouvements sociaux observés par les demandeurs d'emploi dans la région, a-t-il expliqué.
La CPG table sur une production de 400 mille-450 mille tonnes par mois, alors que la production du phosphate commercial peut atteindre 500 mille tonnes si l'unité de production de phosphate à Redeyef reprend ses activités interrompues depuis des années.
La ligne ferroviaire numéro 13 reliant Sfax, Gafsa et Tozeur revêt une importance primordiale pour la Sncft, fournissant 42% des revenus annuels de la société.
Le trafic ferroviaire sur cette ligne a connu des perturbations depuis 2012, entraînant des difficultés financières pour la CPG et la Sncft à cause des mouvements sociaux et a suscité une grande polémique suite au transport du phosphate à travers des camions.
Projet de transport hydraulique de la pulpe de phosphate
Afin de mieux gérer la discontinuité d'approvisionnement des usines de transformation du Groupe chimique tunisien à Skhira, Gabès et Gafsa et l'usine Tifert en phosphate marchand, par les moyens conventionnels (transport ferroviaire et routier), la Compagnie des phosphates de Gafsa est devant l'obligation de recentrer ses perspectives de développement des moyens de transport du phosphate.
Dans ce contexte, la CPG se propose de réaliser un projet de transport hydraulique de pulpe de phosphate entre ses usines et les usines de transformation du GCT à travers une conduite enterrée d'une longueur environ 180km. La capacité annuelle de cette installation est de 10 à 12 millions de phosphate traité compté sur sec.
Etapes du projet
Ce projet est composé essentiellement d'une station de dessalement des eaux de mer qui sera implantée à Skhira et le transfert des eaux produites aux bassins miniers d'une unité de collecte et de préparation de la pulpe de phosphate comportant principalement une ou plusieurs fermes solaires (photovoltaïque) pour couvrir les besoins spécifiques du transport hydraulique et de l'unité de dessalement de l'eau de mer. Ces besoins en énergie sont estimés à 30 MW et la mise en place d'une unité de production d'hydrogène vert dont une partie servira à la production d'ammoniaque vert et la production d'engrais verts. Le coût estimé de ce projet est de 1.000 million de dinars.
Posté Le : 30/10/2022
Posté par : infos-tunisie
Source : www.lapresse.tn