
Par M'hamed JAIBILe parti Nida Tounès mène actuellement, après avoir mis en place son Bureau politique, une campagne d'échange de points de vue au niveau des différentes régions du pays, dans l'esprit de dégager des compromis viables au niveau des structures régionales du parti, lesquelles sont souvent rudimentaires et très divisées.Chaque région sera évaluée par un membre du bureau politiqueLe Bureau politique a, en effet, chargé, pour chacune des régions, l'un de ses membres de procéder à une évaluation de la situation des structures de base en place, et de présenter un rapport et des propositions pour unifier et dynamiser l'action du parti dans chacune des régions du pays.Dans certaines régions, la mission sera probablement assez aisée, se limitant à certaines restructurations partielles ou réconciliations entre groupes de militants ou figures régionales, ou encore la mise en place de coordinations locales supplémentaires... Dans d'autres, la mission prend l'allure d'une entreprise spécialement hasardeuse, d'une véritable aventure.Le casse-tête de l'ArianaC'est le cas de la région de l'Ariana, par exemple, où aucune structure n'est vraiment reconnue par la direction du parti et où trois groupes se déclarent en droit de diriger des structures incohérentes et enchevêtrées, fondant et défaisant sièges ' régionaux et locaux ' et coordinations locales. En fait, la région de l'Ariana a connu un cheminement singulier. Première coordination régionale mise en place, et très active dans le démarrage de l'ensemble du mouvement autour de Béji Caïd Essebsi, elle verra vite la commission des structures contester l'autorité de son coordinateur, avant de le déclarer démissionnaire sans le remplacer, et de créer une deuxième coordination (Ariana 2) qui tournera court très vite laissant libre cours à Abdelaziz Kotti, tête de liste aux législatives, qui mettra en place son comité de campagne électorale en guise d'unique structure officielle du parti dans la région.Les séquelles de la criseLe fait est que dans diverses régions, les équipes de campagne et les députés élus ont pris de l'autorité aux dépens des structures régionales. De sorte qu'est revenue à la Commission des structures, que préside Hafedh Caïd Essebsi, la mission d'arbitrer les conflits et de colmater les brèches. Une autorité dont feront étalage, lors de la crise du «conseil national», Caïd Essebsi junior et ses alliés. Le fait est même que certaines coordinations régionale ont été retouchées de manière sérieuse, ce qui a conduit le Bureau politique a déclarer nulles et non avenues les modifications opérées au niveau des structures après la date du 31 décembre 2014.La reconstruction aboutira-t-elle 'Le tableau est donc fort complexe et les défis multiples, avec beaucoup de questions encore sans réponses. Et l'attitude personnelle de Hafedh Caïd Essebsi jouera, à ce niveau, un rôle essentiel. Car si l'idée d'un Néo-Nida semble désormais écartée, la bataille pour le contrôle du parti reste kégitimement ouverte. A moins que l'ambition originelle des fondateurs du parti n'amène toutes les ambitions personnelles à s'inscrire dans une logique de reconstruction concertée et de partage. Afin de raviver la flamme qui a vu naître ce parti champignon, ayant si vite accédé au pouvoir, en oubliant de mettre en place un bon échafaudage.
Posté Le : 05/04/2015
Posté par : infos-tunisie
Source : www.lapresse.tn