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Mustapha Ben Jaâfar : La constitution de 2014 octroie au président le rôle de médiateur


Le président de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC) Mustapha Ben Jaâfar, a affirmé que la Constitution est lacunaire. « Ceci est tout à fait normal puisqu'il s'agit d'une 'uvre humaine », a-t-il dit.Invité le 5 octobre 2021 par la Radio Nationale Tunisienne, Mustapha Ben Jaâfar a expliqué que ceci résulte des conflits entre les différents courants représentés au sein de l'ANC et de la peur d'un retour vers la dictature.
« Ceci explique, également, le régime politique pour lequel nous avions opté. Nous avons choisi d'aller vers un système permettant l'élection directe d'un président de la République avec des prérogatives limitées afin de faire de ce dernier un médiateur », a-t-il ajouté.
Au sujet de la révision de la Constitution, Mustapha Ben Jaâfar a estimé que le texte devrait être revu. Il ne s'agit pas d'un texte sacré. Les éléments à revoir, selon lui, peuvent être détectés suite à l'application concrète du texte. La révision du texte doit, par la suite, avoir lieu à travers le dialogue et dans un climat calme. Il a rappelé qu'aucun des vainqueurs des élections n'a assumé ses responsabilités en désignant lui-même un chef du gouvernement.
« J'ai, également, évoqué la question de la révision de la loi électorale' Nous n'avons pas de véritables partis politiques' La corruption a détruit ces derniers », a-t-il ajouté.
Au sujet de la troisième République, Mustapha Ben Jaâfar a affirmé que ces appels avaient eu lieu au lendemain même de l'adoption de la Constitution. « Les initiateurs de cet appel étaient opposés à la Révolution. Ils veulent détruire tout ce qui a été bâti grâce à la Révolution », a-t-il affirmé.
Par la suite, Mustapha Ben Jaâfar a rappelé qu'il soutenait les mesures annoncées par le président de la République à la date du 25 juillet 2021. « Je suis pour la révision de la législation concernant les partis politiques et le système électoral et la mise en place d'un code d'éthique du discours politique. Nous étions face à un véritable danger. Après les législatives de 2014, L'Assemblée des Représentants du Peuple allait conduire la Tunisie vers une guerre des pôles en s'immisçant dans la situation en Libye. Rien ne justifie le conflit avec le président de la République. Il n'y a aucune logique dans ce bras de fer... Ceci reflète un entêtement et une volonté de vouloir tout contrôler », a-t-il déploré.
Mustapha Ben Jaâfar a expliqué que l'approche participative est une philosophie absente de la culture tunisienne. « L'approche du président de la République vise à rectifier le processus révolutionnaire. Il y a eu une déviation des objectifs de la Révolution », a-t-il ajouté.


Mustapha Ben Jaâfar a, également, précisé qu'il n'était pas d'accord sur l'abrogation de la Constitution. Il a, ainsi, appelé le président de la République à limiter l'application du décret n°117 du 22 septembre 2021 dans le temps, la lutte contre la corruption et la moralisation de la vie politique. Le président de l'ANC a estimé que le président de la République annoncera la mise en place d'un dialogue national dans les prochains jours.
Ce dialogue doit inclure tous les acteurs politiques, même ceux qui se sont trompés dans le passé. Il ne doit pas reposer sur les négociations et les accords. « Il doit être conditionné par des normes afin d'éviter le dialogue de sourds. L'appel à la tenue du dialogue national de 2013 avait été lancé par l'UGTT en 2012. Ceci montre la difficulté dans la mise en place de telles initiatives », a-t-il insisté.

Mustapha Ben Jaâfar a considéré que la composition actuelle de l'ARP ne permettait pas un retour de l'activité parlementaire. Il a appelé le préisdent du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, à calmer les tensions.
S'adressant à Najla Bouden, Mustapha Ben Jaâfar a souligné l'importance du rétablissement des canaux de communication et de la collaboration avec les organisations nationales.
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