Le gouverneur de Monastir, Mondher Sik Ali, est revenu, vendredi 29 décembre 2023, sur l'affaire des kiosques construits devant le Ribat du Monastir et qui a fait un tollé sur la toile.Le gouverneur a affirmé qu'il ne voyait que le côté positif de la polémique qui ne peut qu'avancer le pays. Au micro de Zouhaier Eljiss dans l'émission Politika sur Jawhara Fm, il a souligné que dans cette affaire, il y avait un cadre juridique à respecter.
Ainsi, et selon le Code de protection du patrimoine qui date de 1994, il faut d'abord classifier les monuments par une décision commune entre les ministères de l'Equipement et des Affaires culturelles, puis une fois que la classification en tant que monument culturel est faite, le ministère des Affaires culturelles doit délimiter une zone de protection et d'entretien dans les cinq années qui suivent.
Or, la classification du monument du Ribat de Monastir a été faite par un décret daté de 1912 et jusqu'à cette heure aucune zone de délimitation n'a été faite. Et de noter, dans ce cadre, l'absence de l'Institut national du patrimoine (INP), son rôle étant de protéger les monuments historiques et faire les procédures administratives nécessaires à cet effet.
Mondher Sik Ali a aussi spécifié que le réaménagement de la plage Kalaia datait de 2019 (dont l'aménagement des kiosques fait partie, ndlr). Il avait été entravé, puis les travaux ont repris en 2022, avec un financement issu du ministère du Tourisme de deux millions de dinars et le reste fourni par la mairie, qui est la seule partie chapeautant le projet.
Et de soutenir que la mairie avait assuré avoir obtenu toutes les conditions de l'acceptation du projet.
« Nous avons fait une enquête et il s'est avéré qu'il y a eu certaines erreurs de la part de responsables de structures publiques, qui font l'objet d'une plainte déposée par le gouverneur de Monastir, en cours d'investigation judiciaire prise en charge par le juge d'instruction du premier bureau au Tribunal de première instance de Monastir », a-t-il affirmé.
Le gouverneur n'a pas voulu nommer les parties concernées par la plainte, mais cela dit il a affirmé qu'il s'agit d'une affaire de corruption. Il s'est interrogé s'il était normal que la municipalité n'informe pas l'INP de ce projet et que l'INP, lui-même, ne soit pas au courant des travaux qui se déroulaient tout près du monument du Ribat de Monastir.
En réponse à une interrogation de l'animateur, M. Sik Ali a confirmé que les travaux dans les alentours du Ribat ont été arrêtés par la ministre des Affaires culturelles, le code de protection du patrimoine, lui donnant un pouvoir provisoire de le faire.
Sachant qu'une enquête est en cours sur le degré d'implication de la municipalité dans cette affaire, dans ce cas et pour ne pas entraver les affaires publiques, le gouverneur de la région peut intervenir, consulter des experts et décider la démolition des bâtisses en ciment et les substituer par des kiosques faciles à enlever comme ceux installés sur les plages et plus convenables avec l'activité touristique, a-t-il expliqué.
Et d'ajouter que le promoteur a promis de finir tous les travaux dans un délai de trois mois et a signé un PV à cet effet et de lever la main sur les kiosques. La commission qui a été créée par le gouvernorat décidera du devenir de cette partie du projet.
Posté Le : 29/12/2023
Posté par : infos-tunisie
Source : www.businessnews.com.tn