Une partie de la campagne serait déjà perdue en raison du défaut de fertilisation des plants lors de la période de tallage. Les agriculteurs rejettent la responsabilité des carences en intrants agricoles sur les autorités concernéesJamais les conditions climatiques n'ont été aussi favorables au bon déroulement de la campagne agricole 2018/2019, au point que tous les professionnels évoquent une campagne exceptionnelle qu'ils n'ont pas connue depuis plus de 25 ans, aussi bien au niveau de la pluviométrie que de la cadence des chutes pluviales. Cette campagne est, toutefois, émaillée de plusieurs carences qui risquent de laisser au passage des sentiments de regret chez les uns et les autres car l'on n'a pas su exploiter une telle aubaine et en optimiser le rendement.
C'est qu'en fait le manque de fertilisants conjugué aux autres déboires qui ont émaillé la campagne agricole depuis son démarrage, dont notamment le manque de semences sélectionnées et fertilisants chimiques comme le diammoium phosphoré (DAP), sont tombés comme un couperet sur les céréaliculteurs qui, étranglés par le poids de la dette, ont contre leur gré fini par accepter ce supplice de tantale en rejetant la responsabilité sur le gouvernement.
Mauvaise qualité des intrants agricoles
Le syndicat des agriculteurs du Kef a beau crier sa colère concernant les carences de la campagne agricole, les autorités de tutelle semblent faire la sourde oreille. Les agriculteurs sont d'autant plus excédés et frustrés par le manque de moyens et de soutien du ministère que la saison agricole semble augurer d'une campagne exceptionnelle si les conditions climatiques se poursuivent au rythme actuel.
Même les 10 mille quintaux de semences sélectionnées accordés par le gouvernement aux petits agriculteurs sont arrivés, selon la même source, assez tardivement sur le marché.
Alors que 200 mille ha ont été emblavés cette saison dans toute la région du Kef, 22 mille quintaux d'ammonitrate ont été injectés sur le marché contre des besoins estimés par le syndicat à 150 mille quintaux. Cela reflète les difficultés que rencontrent les agriculteurs pour assurer le bon déroulement des grandes cultures dans toute la région du Nord-Ouest, sans compter que l'on déplore la mauvaise qualité des intrants agricoles mis sur le marché et qui sont jugés impropres à l'utilisation.
Posté Le : 04/02/2019
Posté par : infos-tunisie
Source : www.lapresse.tn