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Le désarroi des agriculteurs Le Kef ' Campagne agricole


Manque d'intrants, semences très chères et coût de production de plus en plus élevé : les agriculteurs ploient sous des charges de plus en plus lourdes et ont appelé au boycott de la nouvelle campagne agricole si le gouvernement ne réagit pas promptement aux doléances des professionnels du secteurAlors que les conditions climatiques sont jugées très favorables pour le bon démarrage de la nouvelle campagne agricole, la situation s'est dégradée de plus en plus dans le secteur agricole. Les professionnels se disent, aujourd'hui, lassés par les crises à répétition que traverse l'activité agricole dans le pays en raison de la hausse des coûts des productions, de l'endettement excessif d'un grand nombre d'agriculteurs, partout dans le pays, et surtout à cause des menaces de faillite qui pèsent de plus en plus lourd sur certains systèmes de production.
Autant dire alors que la situation est devenue intenable pour les céréaliculteurs et les éleveurs qui estiment, dans leur majorité, que le gouvernement les a abandonnés à leur triste sort notamment encore après quatre années de sécheresse et de vaches maigres qui les ont mis pratiquement à genoux.
Déjà, le syndicat des agriculteurs du Kef a dénoncé, ces jours-ci, le manque cruel en intrants agricoles nécessaires au bon déroulement des travaux de préparation de la terre, au moment même où il juge les conditions climatiques très favorables à la réalisation des travaux de labour. De son côté, l'Union régionale des agriculteurs a, tout bonnement, appelé au boycott de la nouvelle campagne, notamment si le gouvernement ne prend pas de mesures à même de sauver le secteur, tant les menaces sont jugées sérieuses sur l'avenir du secteur agricole.
Avec des hausses à répétition du prix du carburant, des semences sélectionnées et des intrants agricoles, les agriculteurs estiment qu'ils n'ont plus les moyens de pérenniser leurs activités, notamment dans les secteurs des grandes cultures , cheval de bataille du secteur agricole mais aussi de l'élevage et de l'arboriculture. Ils se sentent même, comme l'explique Nabil Barbouche, céréaliculteur du Kef, «en phase d'agonie» car, dit-il, «rien ne va plus dans le secteur, en ce que l'endettement des agriculteurs est devenu un véritable couperet pour tout le monde et entrave de plus en plus la bonne marche de l'activité agricole, ajoutant, par ailleurs, que les banques n'ont pas encore libéré les crédits à un moment où l'argent est très sollicité pour mener certains travaux de début de campagne.
Menace de poursuites judiciaires pour les agriculteurs endettés
Nour Eddine Brini, un autre céréaliculteur, a été contraint, avoue-t-il, de rembourser 45 mille dinars à la banque et de rééchelonner le reste d'un crédit qu'il a contracté auprès de sa banque, après que cette dernière a engagé des poursuites judiciaires pour obtenir le remboursement de ce crédit, de peur, dit-il encore, de se voir spolié de ses biens. « La banque n'a pas tenu compte de la sécheresse qui a frappé la région lors des quatre dernières années », déplore-t-il.
Pire encore, 700 agriculteurs sont également dans ce même couloir de la poursuite judiciaire, car ils n'ont pas encore obtenu les attestations de calamité naturelle requises par les banques.
Le chef d'arrondissement de la vulgarisation et de la production agricole au commissariat au développement agricole du Kef a déclaré, à ce sujet, que le gouvernement n'a pas encore publié la liste des zones sinistrées par la sécheresse ou autres calamités naturelles ce qui exaspère aujourd'hui de plus en plus les agriculteurs et certaines unions régionales de l'agriculture et de la pêche qui jugent que le gouvernement pèche par laxisme et aggrave leur situation en ne prenant pas les mesures urgentes et nécessaires pour les sortir de la crise.
Avec un tel tableau sombre, le règlement de certains dossiers et d'autres questions se rapportant au secteur agricole paraissent urgentes, si l'on veut, réellement, mettre fin aux déboires des agriculteurs. La balle est dans le camp des autorités. A bon entendeur salut !
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