Oui, pourquoi pas. Mais, et il y a un mais, car il faudrait que ceux qui se sont réunis pour présenter cette proposition aux instances officielles, représentées d'ailleurs à la réunion qui s'est tenue autour du gouverneur, commencent par s'informer de ce qui se passe au niveau du lycée sportif d'El Menzah. C'est tout à fait par hasard que nous avons été obligés de rendre visite à cet établissement et nous avons eu à voir les lieux et à discuter avec un certain nombre de ses pensionnaires.Ce que nous avons vu et entendu nous a surpris. Pour éviter d'engager des polémiques inutiles et qui desserviront les intérêts de cet établissement qui, dans l'état où il se trouve, a rendu d'immenses services au sport national, disons que «cela aurait dû être cent fois mieux».
Pour résumer et dire les choses de manière succincte et rapide et pour que ce genre d'établissement soit rentable, il faudrait deux conditions au moins: tout d'abord être deux à être convaincus de son utilité et de son caractère spécifique. Les deux ministres concernés, bien entendu, le sont certainement. Quant aux gestionnaires directs, il est permis d'en douter. Et c'est la deuxième condition qui consiste à avoir une gestion autre que celle qui est actuellement en vigueur.
Lorsque l'on est obligé de se référer à la tutelle pour remplacer une ampoule ou pour engager des travaux de réfection de tous les jours on a besoin de l'accord de X ou Y, d'attendre cet accord alors que les élèves, supposés être des athlètes d'élite, souffrent de cette incroyable «administrite», les choses tournent au ridicule.
Bien entendu, ni le ministère de l'Education nationale ni son homologue du Sport n'ont exigé ces comportements bizarres, mais les lourdeurs administratives bloquent toutes les initiatives et les actions.
Un minimum de souplesse
Nous avons gentiment invité les deux ministres concernés à réunir autour d'eux les pensionnaires du lycée sportif pour faire part de leurs problèmes. En l'absence de ceux qui, actuellement, gèrent les lieux pour éviter les frictions et délier les langues. Il y a assurément des choses intéressantes à écouter pour rectifier le tir et donner à cette importante initiative, qui coûte de l'argent à l'Etat, un meilleur visage. En effet, la Tunisie a été pionnière dans ce domaine et un minimum de souplesse devrait être accordé pour que ces établissements censés encadrer une élite soient rentables. Autre condition et non des moindres, la rigueur à imposer dans les choix et les recrutements pour éviter d'en faire un refuge pour des jeunes qui n'ont rien à voir avec l'élite. Cela a été le cas lors des premières années pour le lycée d'El Menzah qui se trouve dans l'enceinte de la CNS. Faute de décision de réserver les après-midi pour les activités ludiques et sportives, ces lycées spécialisés constituent, actuellement le seul moyen d'encadrer les jeunes qui souhaitent, concilier études et pratique du sport à haut niveau. Bon vent pour le lycée sportif de Gafsa, si on lui donne la chance de voir le jour, et meilleurs souhaits pour que d'autres gouvernorats en fassent de même.
Posté Le : 10/03/2024
Posté par : infos-tunisie
Source : www.lapresse.tn