En attendant cette visite tant attendue du Chef du gouvernement au gouvernorat de Zaghouan, les composantes de la société civile actives dans la région réitèrent leurs revendications pour la mise en place d'un nouveau modèle de développement.Et c'est l'activiste Okba Fehri qui met l'accent sur l'importance de cette visite de Hichem Mechichi à Zaghouan : « Nous comptons beaucoup sur ce déplacement et nous espérons qu'il constituera un tournant dans les rapports de la région avec le pouvoir central », a-t-il souligné. Avec plus de 180 mille habitants, 6 délégations et 6 communes, « le gouvernorat de Zaghouan constitue un territoire de prolongement fonctionnel économique pour le Grand Tunis, bénéficiant des externalités liées aux infrastructures de base aéroportuaires de Tunis-Carthage et d'Enfidha et portuaires de Radès et profite aussi de sa proximité du pôle touristique de Nabeul-Hammamet ». « Zaghouan offre ainsi plusieurs opportunités d'investissement aussi bien au niveau local qu'international », nous explique notre interlocuteur ». Et d'ajouter : « Ce positionnement géographique par rapport à ces importants pôles économiques et logistiques est, en fait, un atout régional favorisant l'attractivité des investisseurs, notamment étrangers. Malheureusement, les politiques adoptées jusqu'ici en matière de développement n'ont pas permis à la région de décoller et de rompre avec la pauvreté, la marginalisation et le sous-développement ». Cette visite du Chef du gouvernement est, ainsi, importante d'autant que Hichem Mechichi avait exprimé le 9 mars lors d'un déplacement dans la région sa volonté de tout mettre en 'uvre afin de mettre en place un nouveau modèle de développement qui prend en considération tous les atouts dont dispose le gouvernorat. Concernant justement ces atouts, l'activiste Okba Fehri nous apprend : « Le gouvernorat de Zaghouan est une région tridimensionnelle en matière d'économie. Il est à la fois agricole, touristique et industriel. Avec, en effet, 285 entreprises dont la majorité opèrent dans les industries mécaniques et électriques avec une prédominance des composants automobiles, une superficie agricole utile couvrant les deux tiers du territoire du gouvernorat et les ressources hydrauliques mobilisées par deux grands barrages et 19 lacs collinaires affectées à l'irrigation d'environ 12 mille hectares, un environnement naturel diversifié (les montagnes forestières, les sources d'eaux minérales et les grands jardins d'«ennisri» de la ville de Zaghouan) et d'un patrimoine historique et culturel visible grâce aux vestiges archéologiques du Temple des eaux et de Jradou et les conduits d'eau romains, la région est bien placée pour devenir un pôle économique à l'échelle nationale ». Cela étant, ce sont les mêmes handicaps dont souffrent les différentes régions du pays qui empêchent ce décollage. A titre d'exemple, notre interlocuteur cite l'éternelle problématique du régime foncier dont les habitants de la région revendiquent aujourd'hui l'attribution des terres domaniales, notamment aux jeunes ruraux et autres promoteurs à s'installer pour leur propre compte, « les conditions d'attribution devraient être révisées et les services de l'Etat devraient être plus actifs en termes d'accompagnement technique et financier et de suivi », indique notre interlocuteur. L'absence, également, d'une agence bancaire dans plusieurs délégations dont Ennadhour par exemple contraint des milliers de fonctionnaires, des commerçants et des agriculteurs à faire le déplacement parfois à la capitale pour une simple transaction.
Habib Ben Salah
Posté Le : 28/03/2021
Posté par : infos-tunisie
Source : www.lapresse.tn