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Economie ' Finance: Sans surprise, Fitch Ratings baisse la note souveraine de la Tunisie à CCC-


La décision était attendue et, d'ailleurs, dans sa précédente notation, Fitch l'avait prévue si jamais les choses demeuraient en l'état.La Tunisie est aujourd'hui, en matière de notation de la dette pays, à l'avant-dernière marche. En d'autres termes, pour ce qui concerne l'avenir, Fitch dit que c'est un pays auquel il ne faut pas prêter. En ce qui concerne le présent, il y a le stock de la dette et les échéances de remboursement qui vont tomber : Fitch dit qu'il n'est pas sûr que la Tunisie puisse faire face à ses obligations. Si cela arrive, ce sera ce que l'on appelle un défaut de paiement, le pire scénario qui puisse arriver en matière de crédibilité et de flux financiers internationaux.
L'agence de notation Fitch Ratings a donc révisé à la baisse, vendredi 9 juin, la notation souveraine de la Tunisie de «CCC»+ à «CCC»-. l'agence explique cet abaissement par l'intensification des risques de financement résultant de l'incertitude quant à la capacité de la Tunisie à mobiliser suffisamment de ressources pour répondre aux besoins de financement importants du gouvernement, et ce, dans un contexte de blocage des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), a rapporté la Banque centrale de Tunisie (BCT), citant un communiqué de Fitch.
Dans son analyse, l'Agence Fitch Ratings a précisé qu'en dépit de la réduction des déficits budgétaire et courant des «vulnérabilités demeurent», que «la dette pourrait baisser, mais les risques sont élevés» et qualifie les perspectives de croissance de «défavorables».
Cependant, Fitch Ratings a affirmé que toute concrétisation d'un financement extérieur suffisant pour répondre aux besoins du budget est de nature à favoriser une action positive sur la notation de la Tunisie, a-t-on ajouté de même source. En effet, Fitch a rappelé, dans son communiqué, que les besoins de financement du gouvernement augmenteront à environ 16 % du PIB en 2023 (environ 7,7 milliards de dollars) et à 14 % du PIB en 2024 (7,4 milliards de dollars). L'agence a expliqué cette situation par les déficits budgétaires élevés et les échéances importantes de remboursement de la dette, sur les plans intérieur et extérieur.
« La majeure partie du plan dépend d'un programme du FMI »
Le plan de financement du budget repose pour plus de 5 milliards de dollars de financement extérieur, soit environ 10 % du PIB, a rappelé Fitch Ratings. «Nous pensons que la majeure partie du plan dépend d'un programme du FMI qui ne sera pas probablement entièrement mobilisée cette année, même si un accord avec le FMI est conclu au deuxième semestre de 2023 », a-t-on ajouté.
En l'absence d'un accord avec le FMI, la Tunisie pourrait obtenir, en 2023, près de 2,5 milliards de dollars de financement externe, principalement auprès de l'Algérie et d'Afrexim Bank, outre les prêts-projets et les subventions obtenus auprès des partenaires multilatéraux et bilatéraux, a fait savoir l'agence.
Cependant, l'agence a noté que pour l'année 2024, les sources de financement alternatives ne sont pas claires. Fitch Rating prévoit également une pression au niveau des réserves en devises qui se sont élevées à 7,8 milliards de dollars (l'équivalent de 93 jours), en avril 2023, contre 129 jours pour la même période de 2022 à cause d'un déficit important du financement extérieur du gouvernement.
La même source prévoit une réduction du déficit du compte courant, passant de 8,5% du PIB en 2022, à 7 % du PIB en 2023 et à 6,5 % en 2024. Cette amélioration sera tirée par une reprise significative des recettes touristiques, en grande partie, a-t-on ajouté. Une réduction du déficit budgétaire à 5,8 % du PIB en 2023 et à 4,5 % en 2024, contre 6,9 % en 2022, sera également enregistrée, selon les prévisions de Fitch.
L'agence a expliqué cette baisse par une performance stable au niveau des revenus, une masse salariale contenue et la baisse du coût des subventions alimentaires et énergétiques soutenue par la baisse des prix internationaux.
Cependant, un blocage des progrès en matière de réformes empêchera la réduction des vulnérabilités budgétaires aux chocs, a indiqué l'agence de notation. Et d'ajouter que la dette pourrait également baisser à 80,9 % en 2023 et 77,3% en 2024, contre 79,4 % en 2022, et ce, en la présence de certaines conditions dont le non-déraillement de la réforme budgétaire, une croissance du PIB plus élevée et une consolidation budgétaire.
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