Lorsqu'on a pris la décision de donner plus de « pouvoir » aux municipalités, nous avions tous pensé que ce serait extrêmement positif pour ces administrations qui sont les plus proches des citoyens. CommunesDes artères, des places et des ronds-points
qui crient misère !
Lorsqu'on a pris la décision de donner plus de « pouvoir » aux municipalités, nous avions tous pensé que ce serait extrêmement positif pour ces administrations qui sont les plus proches des citoyens.
Il faudrait reconnaître qu'il est quelque peu gênant de soulever le cas des ronds-points et des places, alors que des citoyens grelottent de froid et font leur cuisine avec du charbon de bois ou avec des brindilles parce que les bouteilles de gaz manquent. Ou que les médecins font grève alors que nous sommes en pleine pandémie et que les victimes du Covid-19 se multiplient. Ou encore que la crise des juges se prolonge et que les justiciables attendent une reprise qui tarde. Mais la vie continue et on est bien obligé de limiter un tant soit peu ces départs en vrille que subissent bien des secteurs.
Lorsqu'on a pris la décision de donner plus de « pouvoir » aux municipalités, nous avions tous pensé que ce serait extrêmement positif pour ces administrations qui sont les plus proches des citoyens.
Presque toutes les paperasses (elles sont si nombreuses !) sont livrées ou agréées par les municipalités. Ce contact permanent est à double tranchant. Si tout va bien, la municipalité est à la hauteur des circonstances. Si au contraire, rien ne va, c'est que cet organisme de référence est à bout de souffle, sans envergure et ne répond en rien aux besoins des citoyens.
Les raisons sont nombreuses, mais c'est au niveau des luttes d'influence que le bât blesse et que le citoyen paie les pots cassés. Combien y a-t-il eu de dissolutions ou de démissions qui ont entravé la bonne marche de ces chevilles ouvrières censées être au service du contribuable '
Pour illustrer la qualité des services, on n'a qu'à jeter un coup d''il, sur ce qui nous entoure : des rues envahies par les mauvaises herbes, des arbres qui partent dans tous les sens, des trottoirs qui ont connu des jours meilleurs, des routes parsemées d'ornières, de tranchées suite à des travaux inachevés, de bouches d'égout qui souffrent sous la pression des eaux pluviales saisonnières et qui, tous les ans, à la même époque, vomissent leur désespoir.
Nullement des exceptions
Mais il n'y a pas que cela, c'est que ces exemples pris sur le tas ne sont nullement des exceptions et c'est au niveau de toutes les villes, cités, des plus petites aux plus grandes agglomérations, que règne la négligence !
Et lorsque vous posez une question à propos de ce laisser-aller, il y a toujours une réponse qui ne fait que rejeter la responsabilité sur les autres.
Ce sont des chantiers qui n'en finissent pas. C'est tel ou tel organisme qui a déclenché des travaux d'agrandissement ou d'aménagement et qui n'a pas encore terminé et « nous ne pourrions intervenir que lorsque tout est fini ». Ah bon ! Et entre-temps, qu'en est-il du citoyen et des nuisances que ces retards occasionnent ' Il n'y a pas de réponse. Du moins une réponse concluante.
La grande place du Bardo
Prenons l'exemple de la grande place du Bardo qui est située à l'entrée du chemin menant à l'ARP. Tous ceux qui passent de ce côté, que ce soit les riverains, ou les visiteurs (le Musée du Bardo est à quelques mètres) ou encore les personnalités étrangères qui viennent pour se rendre à l'ARP ne manqueront pas de relever l'état déplorable de cette place qui a connu des jours meilleurs. Les marches, sont en piteux état, le marbre a été vandalisé, les jets d'eau ne sont plus qu'un souvenir. Le bassin de la fontaine est rempli d'une eau noirâtre, repoussante d'où se dégage une odeur nauséabonde au point que le coronavirus hésiterait à s'y aventurer en raison de la saleté dégoûtante du fond qui n'a pas été nettoyé depuis des années. Les palmiers qui pleurent leur sort rendent encore plus lugubre cette place de « souveraineté ». Et un des plus importants musées de la rive sud de la Méditerranée.
Pourquoi '
Comment se fait-il qu'une place conduisant à un lieu qui revêt un minimum de symbole peut-elle être dans un état aussi lamentable ' Comment ose-t-on oublier que des milliers de touristes étrangers empruntent cette place pour visiter un des plus riches musées du monde ' Est-ce une décision des responsables municipaux ou est-ce une façon de dire que « l'on a baissé les bras et que cela nous dépasse » '
Bien entendu, nous savons que cette place est régulièrement envahie en cas de manifestation de masse. Mais cela n'est pas une raison pour qu'elle soit plus repoussante qu'un baraquement de réfugiés irréguliers, un bidonville sans nom et où il n'y a aucune autorité capable de reprendre en main ce lieu symbolique.
Et dire que l'on a fait venir des ambassadeurs et de hautes personnalités étrangères qui se sont sans doute posé bien des questions face à cet abandon.
Plus qu'un symbole
Ces lieux revêtent plus qu'un symbole. Il faudrait qu'ils donnent l'impression d'un minimum de sérieux, à toute cette zone, même si leur entretien revient cher en raison des dégâts occasionnés à chaque manifestation de masse. De toutes les façons, il y a certainement un moyen d'agir autrement pour que cette place du Bardo présente un visage plus engageant à même de mériter son appartenance à une cité symbole.
A titre d'exemple, il y a régulièrement des manifestations de masse qui ont lieu sur les Champs Elysées en France. Ces manifestations tournent assez souvent au vinaigre. Des voitures sont renversées ou même brûlées, des dégâts énormes sont enregistrés. Le lendemain, le surlendemain au plus, tout est remis en état et l'avenue retrouve toute sa splendeur, parce qu'il s'agit d'une question de prestige et de standing d'un lieu symbolique.
Quelques mètres carrés
A l'Ariana, du côté du rond-point qui se trouve à l'intersection menant à la Cité El Milaha- Cité El Menzah 6 par l'Avenue Mustapha Hjaiej, on a refait la route, mais les travaux se sont arrêtés au niveau du rond-point qui a été complètement défoncé. Avec les dernières pluies, c'est un calvaire pour tous ceux qui empruntent ces lieux. Bien entendu, en irrespect total avec le code de la route et pour l'éviter, la majorité des automobilistes n'hésitent pas à se fourvoyer dans un sens interdit avec tout le danger que cela suppose.
Ils ne restaient que quelques mètres carrés à goudronner ! Allez chercher la raison de ce travail mal fini, de cette négligence, de cet oubli ou de cet irrespect total du citoyen.
Si vous posez la question, on ne vous donnera jamais la raison réelle mais des explications aussi vagues qu'irréelles.
Quittez les bureaux !
Nous ne sommes pas les seuls à constater ces manquements, mais il apparaît clairement que les élus municipaux sont les seuls à ne pas les voir, pour les signaler et prendre les dispositions qui s'imposent, agir dans les meilleurs délais, éviter des désagréments inutiles au citoyen.
Il faudrait avant tout que l'on allège les procédures d'intervention, qu'on quitte les bureaux et qu'on se rapproche du terrain.
Dans l'état actuel des choses, il semble que ces « contacts directs avec les citoyens et les réalités du terrain » ne soient de rigueur que pour les campagnes menées pour les élections municipales.
Pour l'action, elle s'avère ne pas être encore à l'ordre du jour.
Posté Le : 06/12/2020
Posté par : infos-tunisie
Source : www.lapresse.tn