Kef - ACTUALITES

Centres de la jeune fille rurale: Formatrices cherchent désespérément justice


90 femmes au total partagent le même sort : une carrière mal rémunérée et une situation pas encore régularisée. Déçues, elles font aujourd'hui appel au Chef de l'Etat, le sollicitant pour qu'il intervienne en urgence.Elles ne sont pas si nombreuses, mais malchanceuses. Elles travaillent dans la précarité, sans oser en parler. Nul ne leur prête l'oreille. Ni les conseils régionaux dont elles relèvent ni l'Unft qui les emploie, les formatrices de la jeune fille rurale sont livrées à elles-mêmes. Surexploitées, elles ont du mal à gagner leur vie. Plus durement aujourd'hui, du fait d'une injustice vivement ressentie. Voilà de quoi se plaignent ces femmes formatrices partout dans les centres de la jeune fille rurale, sous la tutelle de l'Unft, organisation censée défendre les intérêts de ses affiliées.
Injustice
En fait, 90 femmes au total partagent le même sort : une carrière mal rémunérée, d'autant plus que leur situation n'est pas encore régularisée. Déçues, elles font aujourd'hui appel au Chef de l'Etat, le sollicitant d'intervenir en urgence pour défendre leur cause. Une telle demande a été, ainsi, formulée lors d'une récente conférence de presse au Snjt à Tunis. Dernier recours aux médias pour faire entendre leur voix. Souad Abdelkefi, formatrice au Centre de formation professionnelle de la jeune fille rurale de Mornag, est venue crever l'abcès. En son nom et en celui de ses collègues, elle a demandé au Président Kaïs Saïed d'ouvrir leur dossier, afin de lever ce qu'elle considère comme une cruelle injustice subie en milieu professionnel. Elle a dit ce qu'elle avait sur le c'ur. «Trente-deux ans d'ancienneté et je ne vois pas ma situation régularisée», se plaint-elle. «Et il y en a d'autres qui sont parties à la retraite sans parvenir à avoir gain de cause», a-t-elle déploré. Pire, certaines retraitées continuent à toucher une bagatelle, soit même pas le Smig officiellement fixé. Une situation fâcheuse !
L'Unft, où est-elle ' Cette autorité de tutelle semble n'avoir aucun pouvoir décisionnel à ce sujet. Elle n'a fait que lancer la balle dans le camp des conseils régionaux qui, à leur tour, la renvoient au gouvernement. Pourtant, ils reçoivent un budget annuel d'environ 2 millions de dinars consacré à la masse salariale. Sa gestion est confiée à l'Unft. Pour qui sonne le glas ' Qui pourra, alors, trancher sur cette question' «Les gouverneurs auraient dû agir sur ce problème et chercher à trouver des solutions», suggère Mme Abdelkefi. Surtout que les bénéficiaires sont des jeunes filles en bas âge sorties du primaire, et dont le niveau scolaire ne leur permet pas de s'intégrer dans le circuit ordinaire de la formation professionnelle.
Deux poids, deux mesures !
Mongia Sghaier, technicienne, forme, depuis 25 ans, en matière de couture. D'autres spécialités sont aussi sollicitées, en l'occurrence l'artisanat, la pâtisserie traditionnelle, la coiffure... Elle travaille au centre de la jeune fille rurale de Souassi, à Mahdia, avec un salaire de 460 dinars. «Nos collègues à Medenine touchent jusqu'à 800 dinars. Soit un revenu mensuel aléatoirement variable suivant le budget alloué à chaque gouvernorat», fustige-t-elle, demandant à ce qu'elles soient, tout bonnement, prises en charge par l'Etat.
Cependant, une chose est sûre, ces formatrices ont les mêmes diplômes que celles des autres centres de formation dans les différents gouvernorats de la République. «Toutefois, elles ne bénéficient pas des mêmes salaires et privilèges professionnels», relève Mme Abdelkefi. Pourquoi deux poids, deux mesures ' Ce qui a fait d'elles des victimes de la violence économique. Houda, elle aussi formatrice, a 14 ans d'ancienneté.
Et pourtant, elle ne jouit pas de tous ses droits. Ces femmes, formatrices de plusieurs générations, revendiquent équité et justice. Avoir de quoi subvenir suffisamment à leurs besoins et ceux de leurs enfants, cela vaut bien la messe. Du reste, la régularisation de leur situation professionnelle étant, pour elles, un vrai souci majeur.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
Veuillez saisir le code ci dessous
*



Recharger l'image

(Les champs * sont obligatores)