
Dans la ville de l'Ariana, les commerçants qui squattent les trottoirs et les servitudes publiques font tout pour s'y maintenir. Ils ne manquent pas d'imagination. Ils vendent de tout: fruits, légumes, parfums, vêtements, tapis, jouets pour enfants, boissons en boîte...Face à ce phénomène, la municipalité de l'Ariana a décidé de démanteler toutes sortes d'étals anarchiques, dans les rues et places du périmètre communal et surtout autour du marché municipal. Elle a fixé au 24 avril 2015 la date limite aux marchands installés d'une manière anarchique pour régulariser leur situation. La municipalité a procédé à l'aménagement de l'espace commercial de la cité Ennour, pour les étals anarchiques, au niveau de la rue Taïeb Mehiri.Il est, en outre, demandé aux marchands ayant des autorisations précédentes dans le nouvel espace de contacter les services municipaux pour confirmer leur désir de s'y installer d'une manière légale.L'équipe d'Africanmanager a visité le marché de l'Ariana afin de recueillir les réactions des commerçants et des marchands ambulants sur la décision prise par les édiles.Le porte-parole des commerçants au marché de l'Ariana nous a affirmé que « les commerçants ambulants ne respectent personne, la plupart d'entre eux profitent de vendre les stupéfiants, drogues, de l'alcool... Ils sont très dangereux, ils nous ont menacés pas mal de fois de mettre le feu à nos locaux si nous parlons avec les médias.Les riverains ne sont pas en reste. Ils sont en colère face aux comportements des étalagistes et des camelots qu'ils qualifient d'agressifs et d'irresponsables et appellent les autorités à les nous protéger et à protéger leurs biens, affirmant qu'il est plus que temps pour les marchands à la sauvette de lever le camp. Nous n'arrivons pas à travailler car ces individus qui ne payent pas leurs taxes et qui travaillent illégalement ont grandement nui à l'image du marché, soulignent en ch'ur les marchands patentés.Un père de trois enfants nous a affirmé que « je suis vraiment satisfait et heureux de cette décision, les marchands ambulants sont des « parasites », je n'arrive plus à vendre mes produits, j'appelle les autorités à appliquer la loi à leur encontre ».Un vendeur de produits ménagers nous a déclaré, pour sa part : « les efforts du gouvernement ont ciblé les étals des fruits et légumes et les vendeurs ambulants qu'ils ont empêchés d'exercer, mais les ventes informelles de produits ménagers n'ont jamais été complètement éradiquées et continuent d'être vendus en toute impunité», a-t-il affirmé.A noter que presque tous les commerçants (des vendeurs de poissons, de l'électroménager, bouchers, boulangers...) que nous avons interrogés ont refusé d'être filmés de crainte de s'attirer les foudres des marchands ambulants qui, selon eux, sont des hors-la-loi.L'autre son de cloche !Dans une déclaration à Africanmanager, un vendeur de légumes et de fruits en colère nous a déclaré que « nous refusons les mesures prises par la municipalité de l'Ariana. Nous appelons les autorités à trouver d'autres solutions plus adéquates pour que les commerçants puissent garder leur gagne-pain.Un autre marchand ambulant a affirmé que « nous travaillons au marché de l'Ariana depuis un bon moment (15 ans et même plus). Nous payons les taxes qui sont imposées par les autorités, alors on se demande pourquoi ils veulent nous faire déguerpir du marché ».« Il ya plus de 190 personnes qui travaillent dans ce marché, nous n'avons pas les moyens et nous sommes obligés de travailler ici pour échapper à la misère. Chaque jour, on gagne quelques sous et nous n'arrivons pas à répondre aux besoins de nos familles (loyer, éducation, paiement de factures de l'électricité, eau...) », nous affirment-ils.« Ils nous ont proposé un espace commercial très exigu, nous ne pouvons pas travailler dans de telles conditions. Nous avons réclamé l'aménagement d'un espace plus grand mais ils ont rejeté nos demandes. Nous avons négocié avec la présidente de la municipalité de l'Ariana afin de nous autoriser à rester jusqu'à le mois de Ramadan et après nous mènerons encore une fois des négociations plus approfondies. Nous refusons de quitter le marché et nous continuons le combat jusqu''au bout ». a affirmé l'un d'eux.A noter qu'une réunion de négociation a été tenue ce matin entre un groupe de marchands ambulants et la présidente de la municipalité de l'Ariana. L'équipe d'Africanmanager a sollicité l'autorisation d'y assister, mais en vain« sous prétexte » que les négociations sont encore en cours et qu'il faut avoir le feu vert de la hiérarchie.
Posté Le : 21/04/2015
Posté par : infos-tunisie
Source : www.africanmanager.com